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Yonda

6 mai 2016

Le Fils du Loup (Jack London)

 

P1110502

Si le Yukon et le Klondike vous évoquent surtout "La Jeunesse de Picsou" par Don Rosa (excellente BD, soit dit en passant)... lisez donc ce livre, qui offre une intéressante alternative.

Autour du débonnaire Malemute Kid, trappeur expérimenté à la porte toujours ouverte, gravitent des hommes, mais aussi des femmes, venus chercher dans le Grand Nord l'or et l'aventure - et dans sa cabane, un peu de réconfort. Beaucoup y laisseront leur peau. Les autres reviendront avec d'excellentes histoires à raconter.

Jack London fut l'un d'entre eux. Dans un style très concis, mais avec un talent de conteur déjà certain (ce sont ses tout premiers textes publiés), il transmet à ses compatriotes restés au pays tout ce qu'il y a vu et entendu avant d'être rapatrié pour cause de maladie.

Ainsi l'histoire de cette femme courageuse qui poussa son mari vers le Nord, où ils firent fortune. Le mari en tira toute la gloire, alors que c'était elle qui tirait les ficelles ; attirée par un autre qui la méritait mieux, sur le point de céder à la tentation... je ne vous gâche pas le suspense.

Ou celle de ces deux ronds-de-cuir fainéants, attirés par l'idée d'un gain facile, qu'une caravane, excédée par leurs caprices, laissera en arrière dans une cabane d'ermite avec suffisamment de vivres pour tenir jusqu'à leur retour, au printemps: ils s'entretueront.

Ou celle de cette Indienne qui fut bien traitée par son mari blanc, jusqu'au jour où celui-ci céda à l'envie d'aller s'amuser à Dawson, et déserta son foyer. Vous verrez ce que fit Malemute Kid pour lui permettre de récupérer son homme.

Ou celle de cet Indien qui s'est vu ravir sa fiancée le jour de son mariage par une espèce de Viking, et qui, sans réaliser qu'avec lui elle est heureuse, la poursuivra autour du monde jusqu'à les retrouver dans le Klondike. Et là...

Bref, c'est excellent.

Même pour une âme sensible comme moi : malgré les chiens qui s'entre-dévorent et les gens qui crèvent de faim, de froid ou du scorbut, impossible de lâcher ce livre car on ne s'ennuie pas une seule seconde.

Si vous décidez de l'acheter, je vous conseille juste d'éviter les éditions Libretto car deux ou trois de ces nouvelles sont mal traduites et sentent le mot-à-mot. Dans certaines autres on trouve des fautes d'orthographe, ce qui personnellement m'en a un peu gâché le plaisir.

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5 mai 2016

La fabuleuse histoire des légumes (Evelyne Bloch-Dano)

P1110490

J’ai acheté ce petit livre à la sortie du Musée de l’Homme à Paris. Autant le titre me paraissait alléchant (moi qui adore cuisiner les légumes), autant ce qu’il contient en réalité m’a déçue.

On a d’abord une longue préface où l’auteure raconte un peu sa vie et son rapport avec les légumes, qui n’a rien de particulier (ah si, elle aime les maisons avec chauffage). On apprend que ce texte lui a été commandé par son grand ami Michel Onfray, bon, pourquoi pas.

Puis elle nous brosse le portrait de 11 légumes, origine, évolution, réputation, culture, acheminement et modes de préparation inclus : cardon, topinambour, piment... Pas un de plus, pas un de moins. Pourquoi ces onze-là ? On ne saura pas. Un travail de recherche un peu brouillon, auquel elle adjoint le seul élément de l’ouvrage qui lui donne grâce à mes yeux : de petits textes littéraires ou extraits de livres de cuisine anciens, qui m’ont donné envie de lire Bouvard et Pécuchet et de refaire une tarte aux herbes.

Je ne sais pas exactement ce que j’en attendais, peut-être un propos plus argumenté… mais je dois avouer que ce petit ouvrage, pourtant pas inintéressant, m’a laissée sur ma faim. En le refermant, une seule interrogation subsistait : « C’est tout ? » Oui : c’était tout.

 « La fabuleuse histoire de onze légumes » aurait peut-être fait un titre plus approprié… Mais dans ce cas, je ne l’aurais pas acheté.

4 mai 2016

Vernon Subutex 1 (Virginie Despentes)

P1110492

Le pitch : Vernon, ancien disquaire, a des problèmes d'argent. Il tombe plus bas, toujours plus bas, jusqu'à se retrouver dans la rue. Il tombe comme Alice dans son trou, en croisant au passage tous les archétypes de la société parisienne (le trader, la transsexuelle, le mari violent, le groupuscule d'extrême-droite, la musulmane voilée...), sauf qu'il n'arrive pas au pays des merveilles. Il n'y a aucun suspense, contrairement à ce qu'on nous annonce sur la jaquette : dès le début, on sait qu'il va morfler.

C'est un peu convenu, parfois drôle, parfois très cliché (sexe drogue et rock'n'roll), mais quand même bien troussé, point de vue multifocal et tout, elle gère le truc. Nul doute que les bobos et les intellos n'ayant jamais senti le souffle de la précarité leur chatouiller la nuque vont adorer et trouver ça super exotique. Les non-Parisiens aussi peut-être...

Par contre, tous ceux qui ont déjà eu ne serait-ce qu'une seule fois peur de se retrouver à la rue feront mieux de passer leur chemin s'ils ne veulent pas avoir à se gaver de Lexomil (ou toute autre drogue légale, comme les onigiri et le vin blanc) pour pouvoir arriver au bout.

Je n'ai rien, par ailleurs, contre Virginie Despentes : j'avais adoré Bye Bye Blondie. Mais là, c'est juste trop dark pour moi.

Je ne consentirai à lire le tome II que si on me jure que ce pauvre Vernon finit par remonter la pente.

 P1110491

Petite

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